Avec la guerre en Ukraine, les prix des carburants s’envolent nettement pour atteindre de nouveaux sommets. Dans de nombreuses stations, le prix du litre de gazole et celui du sans-plomb ont franchi des seuils qui sont très similaires, dépassant les 2 euros, voire 2,50 euros. Avec cette flambée des prix, quelle est donc la part des taxes sur un litre de carburant ? Explications.
Des taxes liées au transport et au raffinage
Il faut tout d’abord noter que la montée en fulgurance du prix des carburants est liée à la guerre en Ukraine. Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, les coûts du pétrole ont battu de nouveaux records.
En fin d’année 2021, les économies mondiales anticipaient une fin épidémique, en Europe et surtout en France. Le Ministère de l’Économie avait cependant indiqué que le litre de SP95 7 passera à 1,50 euro. Le coût du pétrole brut s’élèverait désormais à 0,502 5 euro/L, soit environ 33,5 % du prix du carburant à la pompe.
Il est ajouté à ce prix de la matière première, le prix du transport, de l’assurance, des frais de déchargement pour ne citer que ceux-là. Par cet exemple, les coûts sont de 0,105 euro/L, soit 7 % du prix total. Il faut aussi prendre en compte les coûts liés au raffinage du pétrole brut et aux marges des raffineurs, qui sont évalués à 2,4 % du prix final en prenant en compte l’exemple du ministère de l’Économie.
En additionnant ainsi le coût du pétrole brut, les marges de raffinage et les coûts de transport, il arrive à 43,1 % du prix à la pompe, un peu moins de la moitié donc. Il faut noter que c’est la fiscalité qui pèse le plus sur le prix du carburant. La TVA qui est de 16,4 % et la Taxe intérieure de consommation des produits énergétiques sont évaluées à hauteur de 40,7 % du prix final. En effet, cette dernière taxe représente la quatrième recette fiscale de l’État.
Les taxes sont comprises entre 50 % et 60 % du prix à la pompe
Pour un litre de gazole estimé à 1,335 euro, le ministère de l’Économie avait notamment établi la composition suivante :
- le pétrole brut : 37,6 % ;
- le raffinage : 6,1 % ;
- le transport et distribution : 7,2 % ;
- la fiscalité : entre 49,1 % et 32,7 %.
Les taxes pèsent donc entre 50 %, voire 60 % du prix du carburant à la pompe. Face à l’explosion excessive des prix dans les stations-service ces dernières semaines, le gouvernement avait notamment souhaité agir. Pour cela, le Premier ministre français avait annoncé, le 21 octobre passé, la mise en place d’une indemnité d’inflation. Celle-ci devrait être d’un montant de 100 euros pour les personnes qui résident en France et dont les revenus ne dépassent pas 2 000 euros nets par mois.
Une solution qui est bienvenue, mais qui illustre bien une marge de manœuvre limitée. Puisque la France est en effet dépendante à 99 % des importations pour sa consommation en produits pétroliers. Il faut retenir cependant que le gouvernement ne souhaite pas toucher aux différentes taxes.
L’État français a déjà indiqué qu’il étudie des aides pour les Français et les filières affectées par la hausse des prix du carburant. Pour plus d’informations à ce sujet, restez donc toujours connecté !