Dans la presse ou sur internet, il n’est pas rare d’entendre ou de voir le terme « revenu universel ». Encore appelé revenu de base ou allocation universelle, il s’agit d’un montant alloué à l’ensemble des membres d’une communauté politique. Cela s’opère notamment sans condition de ressources, encore moins d’obligations de travail. Mais qui a vraiment eu l’idée de ce concept de revenu universel ? Voici ce qu’il faut savoir à ce sujet.
Une idée théorisée pour la première fois par Thomas Spence
L’idée du revenu universel est rattachée historiquement à Thomas Spence qui l’a révélé pour la première fois en 1516. C’était spécialement durant la période de la Renaissance et dans son œuvre intitulée « L’Utopie ». Dans son concept d’origine, il s’agissait alors pour Spence, dans le cadre de la puissance publique, d’allouer une aide financière aux plus pauvres. C’était surtout l’idée d’une assistance qui ne dépendait plus de la charité privée uniquement.
L’idée de revenu universel sera ensuite reprise par Juan Luis Vives, un contemporain de Spence. C’est grâce à ce dernier que la première loi sur les pauvres est née et promulguée en 1601 en Angleterre. L’idée était alors d’obliger les paroisses anglaises à prendre en charge les plus pauvres (indigents), et ce, en compensation d’une obligation de travail. Au fil des années, l’idée d’allocation universelle sera régulièrement mise en avant, notamment au niveau de certains débats liés à la société anglaise.
Une idée vulgarisée par Martin Luther King
Suite à une longue parenthèse, il faut attendre le milieu du XXe siècle pour voir l’idée d’un revenu universel ressurgir aux États-Unis dans les années 60. C’est notamment le pasteur américain Martin Luther King qui l’a repris comme une solution pour lutter contre la pauvreté. Ainsi, il défendait un dispositif qui, à ses yeux, aurait pour finalité d’éviter la fracture sociale entre les assistés et les contribuables.
Au niveau de la France, c’est Lionel Stoléru qui popularise l’idée de revenu de base, un peu plus tard vers 1974. Il met l’accent sur cet outil dans son livre intitulé « Vaincre la pauvreté dans les pays riches ». Il s’agit alors pour lui d’un impôt négatif. Dans la continuité, l’idée a d’ailleurs inspiré la création en 1988 du RMI (Revenu Minimum d’Insertion). Celui-ci sera ensuite remplacé en 2008 par le RSA (Revenu de Solidarité Active). Selon Stoléru, c’est logiquement la mise en place d’un véritable revenu universel qui a donné naissance au RMI et au rsa activité.
Une idée devenue tendance en France
Depuis que l’idée du revenu universel a été conceptualisée pour la première fois par Thomas Spence, elle revient régulièrement sur la scène politique française actuelle. C’est notamment la droite républicaine qui l’agite de manière courante. C’était le cas notamment de benoît hamon, alors candidat pour la primaire de la gauche pour l’élection présidentielle de 2017. Le revenu universel de benoît hamon s’inscrit dans la même lignée que celui défendu par le député Les républicains Frédéric Lefebvre.
À leurs yeux, ils voyaient deux spécificités importantes de l’allocation universelle : dans un premier temps un revenu versé inconditionnellement et dans un second temps, un revenu universel et individuel. Tout récemment, c’est le candidat à l’élection présidentielle française 2022, Emmanuel Macron qui a relancé l’idée d’un revenu universel d’activité.